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L’avenir des boîtes de nuit ? Ce qu’il faut retenir

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Temps de lecture : 5 minutes

A l’instant où les commerces, les bars et les restaurants attendent une date de réouverture, les boîtes de nuit sont plus que jamais en difficulté face à la crise sanitaire. Un quart d’entre elles ont déjà fermé leurs portes, à jamais. 

 Tandis que les commerçants attendent impatiemment le discours d’Emmanuel Macron, le Mardi 1er Décembre, à 20 heures pour enfin connaître la date de leur réouverture, le milieu nocturne des boîtes de nuit et des festivals est à court d’espoir. Après huit mois de fermeture, un quart des établissements ont déjà fermé définitivement leur porte, soit environ 300 boîtes de nuit qui ont fait faillite et plus de 8 000, qui se sont retrouvés sans emploi, avec des perspectives de reconversion peu réjouissantes.

Ils sont nombreux à ne plus savoir quoi faire, ni comment assurer leur vie future. Dominique Rousseau, l’ancien patron de Stanley – une institution à Rennes, déclare ne pas avoir droit au RSA et risque bientôt de se retrouver à la rue, à l’instar d’autres comme lui.

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Un bilan catastrophique : ce virus peut-il décimer le monde nocturne ?

« On n’a plus d’illusion, on sait qu’on sera les derniers à rouvrir » témoigne Fabrice Gadeau, le directeur du Rex à Paris. Le monde nocturne peine à se projeter face à une reprise à l’horizon, et c’est le grand néant. En effet, les contraintes économiques et administratives font pression sur les patrons de ces établissements ne pouvant plus rembourser les crédits, payer les loyers, les charges et les employés. La frustration, la déception est immense, d’autant plus que « quand on voit le matin des populations amassées dans le métro, et qu’on voit que les salles de sport et les discothèques sont interdites, il y a un problème de logique », relaye Jean-Marc Boyer, membre LR.

 

Ils sont nombreux à ne pas du tout avoir bénéficié des mesures gouvernementales d’accompagnement dans le cadre du premier, puis du deuxième confinement, en dehors du chômage partiel des employés. Si « Le Rex a la chance d’être propriétaire des murs donc n’« a » pas de loyer. Mais les charges, elles, continuent de s’accumuler. On vit sous perfusion de l’Etat, des aides de la Sacem et du Centre national de la Musique » comme le signale Fabrice Gadeau, d’autres n’ont pas cette chance. Les grands patrons des boîtes parisiennes revendent ainsi leur fonds de commerce, comme Jean Roch, (et ce déjà depuis le premier confinement en Mai…). L’ancien patron de VIP Room (Paris, Saint Tropez) ne garde plus que le restaurant la Gioia à Saint Tropez, le seul espoir face à la sortie de la crise. 

 

Quand la pression monte, les esprits fusent, et les peurs se multiplient : certains artistes, DJs, et les patrons des grosses boites, à l’image de Jean Roch, du DJ Carl Nunes, partent se confiner là où la fête continue : à Dubaï ou au Mexique, envisageant peu à peu de cesser leurs activités en France. 

Il faut rappeler que si l’Europe est majoritairement confinée, les pays comme le Danemark, la Chine, le Mexique, les Emirats font prospérer le monde de la nuit, se positionnant en nouvelles terres d’accueil pour les artistes. Ils attirent de plus en plus d’acteurs, qui finissent par s’y installer, fonder leur nouveau business. 

 

Est-ce que cela veut dire que bientôt nous perdrons le monde des spectacles, des boîtes et concerts ? Sans doute… si nous ne réagissons pas. 

 

Les chiffres ne mentent pas 

Les chiffres ne mentent pas, et il faut savoir, c’est que pour une petite boite comme le Stanley à Rennes, c’est plus de 500 000 euros de chiffre d’affaires perdu sur une période de fermeture de 8 mois (soit 60 000 euros par mois). Tandis que le nombre de boîtes de nuit a été divisé par 2 depuis 1980…, celles-ci peinent déjà avant le Covid : entre les soirées privées en appartement ou villas louées, les hangars pour les rave party comme à Saint Ouen, sans réglementation et beaucoup moins chères. Alors quelle place leur donner dans un avenir déjà incertain ? 

Nécessité de réorganiser le secteur de l’évènementie

Rappelons que le Sénat s’était déjà prononcé auparavant favorablement pour la réouverture des boîtes de nuit, des bars et des salles de sport (le mardi 13 Octobre). Cependant, le texte faisant objet de loi a fait sujet d’une nouvelle délibération de la chambre haute, avant d’être soumis aux députés. Les sénateurs et sénatrices sont allés plus loin : ils ont voté en faveur d’un amendement plus “socialiste” visant à supprimer la possibilité pour le Premier ministre et les préfets d’interdire l’ouverture des établissements accueillant du public. 

 

Dans l’amendement, ils soutenaient le mois dernier qu’« il n’est pas acceptable de faire perdurer la possibilité, pour les pouvoirs publics, de prononcer des interdictions absolues. Au contraire, il convient de privilégier une approche individualisée et plus respectueuse des libertés ». Bien évidemment rien n’a changé en un mois.

Il apparaît important que le gouvernement prenne davantage de considération vis-à-vis du monde nocturne qui vacille entre la responsabilité du Ministère de Culture (pour les salles de concert et le spectacle vivant) et à la fois du Ministère de l’Intérieur (pour les artistes et boîtes indépendantes), et sa propre survie. Et hélas, les 15 000 euros d’aide par mois débloqués pour les PME ne changent pas forcément la donne, car ces minces ratios couvrent à peine les 10% des charges à l’échelle de la capitale. 

 

Bien que l’allocution du 24 Novembre du Président signale une reprise des spectacles : salles de cinéma, théâtres, musées, on évoque, sans trop de certitude, une potentielle réouverture seulement en été 2021 pour les boîtes de nuit. Plus personne ne pense que ce ne sera pas sans préparation conséquente : respect des gestes barrières, hygiène sanitaire respectée au maximum, limite de jauges. 

 

Le monde de la nuit va devoir faire face à une potentielle « cohabitation » avec le virus. Et ce à commencer par les salles de concerts dès le 15 Décembre, comme le rassure Roselyne Bachelot, avec un principe « d’horodatage » dans un premier temps, pour un premier test.  « Il s’agit de sauver des entreprises qui sont indispensables dans les grandes métropoles et les stations balnéaires », estime le sénateur LR Max Brisson.

 

Cette cohabitation a donné, au premier déconfinement, une réelle tentative de la part des acteurs de festivités d’un effort de souplesse, d’imagination et une volonté de bien organiser afin de mener à bien les quelque peu d’événements. Par exemple, rappelons ce qu’a donné la fête de la Musique en France. A Nice, l’artiste The Avener s’était produit depuis la colline du château de Nice, laissant une foule s’étaler entre la Promenade des Anglais, la plage, les bars et les restaurants de proximité. D’autres part, de nombreux artistes se sont produits dans des endroits plus atypiques comme un domaine ou un vignoble ( Le Bon Entendeur ou Folamour dans le domaines du Clos des Roses en Provence), le Nice Jazz Festival avec des limites de jauges, des Crossover partout en France dans des endroits décalés comme les hangars, les anciens abattoires (à Nice), le festival de Ramatuelle, le festival de Nava au château de Flandry.

 

 

Bien que les gérants de discothèques dénoncent une stigmatisation de leur commerce et de leurs activités, ils espèrent néanmoins un retour à la normale. Car « même si la pandémie dure 4 ans, il ne faut pas croire que les gens vont arrêter de s’amuser, se rencontrer, danser, créer. La fête est inhérente à l’être humain et ne va pas disparaître, se dit Renaud Barillet. Si les clubs restent fermés, elle se fera dans des lieux privés, plus clandestins ou précaires » et la fête de la Musique sur le Canal de Saint Martin est un parfait exemple.

 

Une chose est certaine : une fois la crise endiguée, ce sera les années de fêtes folles. 

 

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