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Aides financières, innovations… Ce qui permet aux institutions culturelles de survivre en 2021

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Temps de lecture : 4 minutes

Les secteurs culturel et événementiel se sont longtemps sentis inconsidérés par le gouvernement durant la crise sanitaire. Ce mois-ci, les prises de paroles du gouvernement ont donné des réponses partielles à leurs attentes. Les aides financières ont été prolongées mais l’horizon semble encore très loin. L’occasion de rappeler les solutions digitales qui s’offrent à ces entreprises culturelles.

Les prises de paroles du Premier Ministre Jean Castex et du Ministre de l’économie Bruno Le Maire, lors de la conférence de presse du 14 janvier, n’ont pas éclairé l’avenir brumeux des entreprises événementielles mais elles ont pu au moins, rassurer sur les perspectives économiques. Jean Castex et Bruno Le Maire ont énuméré les évolutions des mesures de soutien pour les structures particulièrement impactées par les conséquences de la pandémie mondiale. “Nous maintiendrons nos dispositifs de soutien aussi longtemps que cela sera nécessaire, rassérène le Premier Ministre, nous ne voulons pas ajouter de l’incertitude économique à l’incertitude sanitaire.” Les secteurs culturel, événementiel et du tourisme sont dans cette ligne de mire. 


Récapitulatif des dispositifs annoncés  :

  • Fonds de solidarité, harmonisation du traitement entre S1 et S1bis à partir de décembre 2019, (20% du CA si baisse de CA supérieure à 50% et aide limitée à 200 000 €).
  • Prolongation, tant que nécessaire, du fonds de solidarité rénové.
  • Poursuite, en janvier 2021, des exonérations de charges sur le mois de décembre.
  • Report de droit d’un an supplémentaire du remboursement des PGE.
  • Prolongation du report des échéances d’emprunts.
  • Possibilité d’étalement des amortissements comptables des matériels sous-utilisés du fait de la crise.
  • En complément du fonds de solidarité, mise en place d’un dispositif de prise en charge des charges fixes pour les entreprises qui réalisent au moins 1 million de CA par mois. L’aide serait calculée sur la base de 70% des charges fixes. Le cabinet du Ministre a indiqué que la définition du périmètre des « charges fixes » était en cours de finalisation. Le plafond de cette aide est, jusqu’ici, fixé à 3 millions d’euros cumulés entre janvier et juin 2021.
  • Mise en place rapide de prêts participatifs préservant les fonds propres des entreprises.

Un futur encore incertain mais rempli d’espoir 
 

Alors que bon nombre de festivals annoncent leur programmation pour la saison estivale 2021, la ministre de la culture Roselyne Bachelot a rappelé que “la situation est trop instable pour évoquer une date de réouverture” des lieux culturels. L’incertitude de la tenue des événements extérieurs plane encore. Mais les organisateurs de festivals veulent y croire coûte que coûte. Selon le bilan dressé par Tous les festivals, 94,6% ont espoir et donnent rendez-vous l’été prochain.

Si Jean Castex expliquait que “l’accès à la vaccination nous permet d’espérer une sortie progressive de cette crise d’ici l’été prochain“, il vaut mieux rester prudent. Certains organisateurs sont prêts à s’adapter pour répondre aux besoins sanitaires : 80 % d’entre eux se disent capables de mettre en place des mesures strictes pour conserver les gestes barrières. Un festival sur deux pourrait réaliser des tests antigéniques lors de l’entrée des festivaliers. Tandis que seulement un quart serait prêt à mettre en place un format 100% assis. 

En attendant une période plus prospère, il semble nécessaire de se souvenir des solutions qui s’offrent aux institutions culturelles et aux artistes. 

La technologie au service de la culture 


Durant le premier confinement contraignant l’arrêt total des activités culturelles et événementielles, les médias sociaux ont été LE canal utilisé par beaucoup d’artistes pour communiquer, jouer, chanter, danser. Depuis lors, les offres culturelles fleurissent sur la toile. Elles permettent aux artistes de continuer d’exercer leur activité tout divertissant et apaisant la population confinée. Après une année dans laquelle les mesures sanitaires n’ont pas arrêté d’être ajustées – entre confinement, couvre-feu, jauge limitée pour l’accueil du public, etc -, les institutions culturelles n’ont eu de cesse de s’adapter. Avec, la progression de tendances existantes a été accélérée en un temps infime. 

 

Pour pallier au manque d’activité, certaines structures se sont lancées dans l’aventure du live streaming. D’autres, plus réticentes, ont préféré proposer des oeuvres en rediffusion, des documentaires et interviews inédits, des conférences en direct… Le live streaming n’est pas une toute nouvelle invention mais la vente de billets pour assister aux spectacles et concerts virtuels a été vivement amplifiée. Durant les premiers mois confinés, le numérique a été utilisée instinctivement afin d’exister d’entretenir un lien avec le public. L’enjeu est, à présent, de chercher une économie numérique pour survivre.

 

De nouveaux espaces de diffusion improbables ont vu le jour. Qui aurait imaginé, avant la crise sanitaire, l’explosion des concerts dans les jeux vidéos ? Le 23 avril 2020, c’est dans le monde virtuel de Fortnite que Travis Scott a offert un concert aux joueurs confinés. Sur la scène digitale, le célèbre chanteur américain apparaît comme un géant devant une foule dansante. Le rappeur en a profité pour dévoiler son nouveau morceau The Scotts. Ce moment inédit, rediffusé plusieurs fois sur le jeu, a réuni 12,3 millions de joueurs. 

 

La réalité virtuelle (VR) constitue également un nouveau lieu de fête et une nouvelle scène pour les artistes. Certains des événements virtuels peuvent être vécus en réalité augmentée. Le spectacle “Welcome to The Other Side” (“Bienvenue de l’autre côté”) en a fait l’expérience. Pour la Saint Sylvestre, le compositeur Jean-Michel Jarre a joué à l’intérieur d’une Notre-Dame recréée. Equipé d’une combinaison de capteurs, le passionné d’innovation et de musique a offert au public un jour de l’an festif. De l’autre côté, casque sur le visage, le spectateur pouvait y assister et danser devant l’artiste, comme s’il y était. Ceux qui ne possèdent pas de casque VR pouvaient tout aussi bien regardé le spectacle de leur écran. 

 

Ces innovations futuristes satisfont tous les types de public. “Je pense que ce projet contribue à générer une nouvelle manière de considérer un concert dans le futur“, a confié Jean-Michel Jarre à France Culture. Communion avec la foule et les artistes, émotions partagées… Rien ne remplacera le plaisir incomparable de participer à un événement physique. Il est cependant possible d’imaginer la continuité du virtuel pour rendre le spectacle vivant accessible à tous, tant financièrement que physiquement. 

 

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